Publications :
Perceptions
La Bartavelle (poésie)
Une Arche sur l’Immortel
La Bartavelle (poésie)
Sous l’écorce des mots
Trigramme (poésie)
Sur les traces de la Déesse
Altess (poésie ; essai)
La Divine Primitive
Olivier & Christine Walter
Unicité (poème en prose)
Insistante est-elle ?
(in revue Chemins de traverse)
Près de la rivière elle voit un serpent dérouler ses anneaux Ah ! Ses pieds nus aux ongles rouges sur l’herbe : De tout petits soleils frémissants de rosée (le serpent a laissé son regard dans l’humus) Et ces petits soleils dardent leurs langues : Mémoires tournées vers le futur Mémoires d’une éternelle morsure
Insistante est-elle ?
Près de l’eau claire vit un vieux cèdre un hydre à trois têtes peut être : la respectable aux yeux de chien la redoutable au front de Sphinx et l’invisible à naître Femme aux yeux de jade Vaste cœur au sang ocre
Serpent des Origines
(in sur les traces de la Déesse, Altess)
Dresse-toi sur le sable
étoile du Serpent
ne crains guère le regard des gueux des courtisans
tu es l’espace le ciel la mer et ses troupeaux d’écumes
tu es la voile blanche des batailles à venir
Dresse-toi sur le sable
mon étoile du soir
extraits de ma gorge la pourpre du soleil
retourne ma pensée dans les plis de ta vulve
baratte ma cervelle aux rythmes de ton ventre
Dresse-toi sur le sable
mon étoile du matin
déroule ma colère dans la paume de ta main
lance cette marâtre à la gueule des Dieux
excite les soleils sur ma peau sur mon front
Dresse-toi sur le sable
mon étoile de sang
épuise ma vertu dans le creux de tes reins
fouille l’ossuaire du ciel dans l’alcool de ma chair
que du soleil noir je clame ton Retour
Etends-moi sur l’autel de tes lèvres d’acanthe
effeuille mes blessures dans la braise des nuits
arrache de ma torpeur le chant de l’univers
fais de mon ombre même une rose un cristal
Etends-moi sur tes Songes mon étoile filante
fais de mes rires
une aria une musique une danse
fais des masques du monde
un désert de neige un visage initial
Ô incandescence-sagesse
dresse-toi sur le sable
Serpent des Origines !
Soleil nocturne
Descendre dans la Nuit le long de ta blessure
descendre la crevasse de douceur et de braises
Trouver dans l’encre noire la rivière du ciel
dans le tréfonds du soir l’étoile du matin
Marcher sur les volcans dans tes songes – étendu –
la montagne dans la main
écorché au venin de la lucidité
plus proche de la hyène de l’Homme et de l’ange
Nager dans la rivière
libre de te connaître à contre-courant
porté par l’algue bleue ivre d’étrangeté
Descendre en ton secret au gré des profondeurs
Sur l’hippocampe gris dans les cailloux du ciel
Chute !
Dans l’écume de ta chair sur tes lèvres marines…
dans la marée du soir – emporté
dans l’ouragan nocturne – baratté
saoulé par ta chaleur – alcool de vigueur !
rivière de sang bleu dans la nuit a blessure
Cerne de connaissance l’œil ouvert dans le noir
Dans le torrent se taire à la source du miroir
dans l’océan – éclats – sur le corail blanc
Traverser le métal et traverser l’azur
Sur ta blessure neige la foudre du Silence
vulve du monde ouverte pour le guerrier sans armes
Percer la nuit percer le jour
trancher mes veines sang de lumière !
et revenir – nuages rouges –
le regard renversé !
Nous déposâmes javeline et glaive
Nous déposâmes javeline et glaive pour franchir la porte du Temple
Notre tunique à nos pieds et nus nous mîmes le genou à terre : au sang tu me travaillas ô Femme de haute Sagesse
et je devins aux yeux du monde héros sacrilège !...
Je suis une vague
Je suis une vague Dans l'océan A la fois oeil bouche et oreille De l'eau Chaque naissance est une fête Chaque mort une apothéose
Marcher sur les eaux sur la braise ou voler dans les airs Est chose aisée Il suffit de dévêtir La Nuit Et dans son intimité Mourir...
Il suffit de remonter le fil d'Ariane
Il suffit de remonter le fil d'Ariane dans le labyrinthe de la forêt pour débusquer à l'heure de la rosée le cerf l'écureuil ou l'elfe ou de se tenir coi à l'heure du brame et miser pour une once d'enfance sa tunique et son pain !
Tu as fait le tour du monde
Tu as fait le tour du monde, certes !
Or as-tu exploré ton corps,
Et plus loin, le Corps de ton corps ?
Un univers se cache
derrière le sang et les os,
plus vaste que la muraille de Chine…
C’est en sacrifiant
C’est en sacrifiant
la soif en moi
que j’ai rencontré la Femme
C’est en sacrifiant
la faim en moi
que j’ai reconnu l’Homme
- Il m’est poussé des ailes
Etrangère au mythe du moi
Etrangère au mythe du moi,
Niant les frontières de l’homme creux,
Filant et vivant tel un soleil :
Atemporel miroir d’eau du ciel.
Nue et abrasive parce qu’innocence !
Cybèle Antigone Gilgamesh Krishna :
Enfance, Ô ! Enfance d’en Haut…
Un vol de colombes
Un vol de colombes déchire la nuit :
une goutte de lumière roule sur le Gange.
La mélopée des prêtres monte des berges
d'où s'élève la fumée bleue des bûchers -
Une voile immobile dans les brumes de santal
s'étire d'une rive l'autre
tandis que les colombes soulèvent l'aube
Dans la profondeur de la rivière
Dans la profondeur de la rivière
barrissant sous le ciel de mousson
un éléphant souverain de sa masse
soulève les eaux grises du soir
le pas scellé par le poids de sa race...
Le pachyderme imprime sur le limon
la mémoire des siècles, suspendu.